Je suis né à Maghnia, commune située au nord-ouest de l'Algérie à 40 Km de Tlemcen et 20 Km de la frontière marocaine.

Mon premier coup du sort,ma mère (trop faible) est décédée lors de l'accouchement; d'elle, je ne possède absolument rien pas un écrit, pas une seule photo. Aucune image réelle ne peux illustrer son nom. Mon père était un modeste paysan qui ne pouvait m'élever, il m'a donc fait placer chez mes parents "adoptifs", une famille dans laquelle je trouvas deux soeurs, de 10 ans mes aînées.

Mes parents adoptifs, à trois jours de vie, m'ont amené en France avec un passeport "en règle".

Et c'est ainsi que j'ai débarqué en Seine-st-Denis sous leur nom, dans un petit pavillon proche des cités où nous sommes resté deux ou trois ans; puis la cité d'à côté, mes parents avait obtenu un logement HLM. J'y grandis avec un sentiment encré au plus profond de moi même: un sentiment de manque,mais pourquoi?  je n'était absolument au courant de rien, pour moi c'était mes vrais parents; je ne pouvais m'expliquer ce manque. J'ai suivi une scolarité normale jusqu'en 4ème bien qu'à la maison tout n'était pas rose. La plupart du temps, mes parents étaient présents pour leurs filles mais pas pour moi, je subissais leur courroux sans ménagement parfois même ils me battaient, les coups de ceinture fusaient et un jour je me suis même retrouvé nu, attaché sur une chaise pendant un temps interminable. De ces moments, j'en garde des séquelles psychologiques importantes.

N'étant plus lié au contraintes de la tutelle,mes parents m'ont mis à la porte en ne me donnant aucune raisons si ce n'est une parole: " débrouille toi ! "; deuxième coup du sort qui bouleversât ma vie, mes projets d'enfant, car à 16 ans, on est toujours un enfant. De là débute ma vie d'errance.

Pendant environ un an, je fus hébergé çà et là, tantôt chez les copains, tantôt dans des foyers d'accueil, parfois à la belle étoile. Cette vie est un calvaire car on ne sent jamais propre et toujours fatigué. Les jours où çà n'allait pas du tout, j'allais chez mes soeurs qui m'accueillaient quelques heures. Un jour, je me suis rendu chez mes parents, ils m'ont reçu comme si de rien n'était et m'ont proposé de partir avec eux en vacances en Algérie; proposition que j'acceptas, ce fût une erreur monstrueuse.

Je suis donc partis  en bateau de Marseille jusqu'à Oran chez ma grand-mère. Après une nuit agitée, notre voyage se termina à Maghnia dans la maison familliale de mes parents adoptifs.Pendant, trois mois, j'ai profité de ces vacances que je croyais idyliques. On me présenta à une "amie" de la famille qui devint rapidement ma femme (après usure de sorts), de cette union naquit un garçon, un ado aujourd'hui...!!!

Je n'ais pas eu le temps de le connaitre (et ne le souhaite toujours pas à l'heure actuelle par respect de ma nouvelle compagne et en l'honneur de notre amour) parce que je ne veux pas reproduire le même shémat, il est au courant et sais comment me contacter mais il respect ma décision.

Je disais donc que je n'avais pas eu le temps de poupounner car seulement deux mois après notre mariage, elle me trompait moralement par ses dénigrements, ses coups bas et physiquement avec un homme qui connaissait "la réputation de ma femme".

Un jour agacé je suis sortis, puis alors que je me prommenais en ville avec un ami (immigré lui aussi du 92), un homme déscent de sa DS palace noir, âgé et me ressemblant physiquement, il s'est approché calmement de moi et ma empoigné la main avec une pièce de cinq dinars en me disant:

"Bonjour, tu ne me connais pas mais je suis ton vrai père ! " 

Des mots durs , difficiles à incorporer.

En état de choc, je ne sus comment réagir et l'ai légèrement bousculé.L'homme a repris sa voiture et partit.

Complètement pommé et désorienté mais facheux de connaitre la vérité, je suis retourné chez mes parents adoptifs.Sur place, je me trouva nez à nez avec cet homme que je venais de rencontrer.Mais le choc émotionnel m'a fait obéïr à l'ordre que me donna mon père adoptif:

"Part chez ta tante, tu es attendu ! " 

Alors que des négociations, des arrangements se tramaient dans mon dos, je devait partir...

Ce que je fûs, content de ne pas avoir à y faire face dans l'immédiat...!!! La tête débordante de questions.

Ma tante, une femme courageuse et  compréhensive_m'a soutenue et m'a alors tout raconté.

Ses mots résonnent encore dans ma tête comme si mon coeur se déchirait encore un peu plus, mais je devais l'entendre...

Entendre LA vérité...!!!

La vérité, c'est que je ne suis pas bien né, que le destin à choisi pour moi une vie de souffrances, m'explique t'elle. Mais qu'Allah sera reconnaissant de mon "chemin de croix" et qu'un jour je connaitrai le bonheur...!!!

Je mesure aujourd'hui toute la portée de ses paroles...

Car fût venu le temps de rentrer chez mes parents adoptifs.J'y suis resté un mois, le plus long de ma vie certainement car on n'avait plus rien à se dire; je ne pouvais leur pardonner de m'avoir caché la vérité et de leur côté, ils ne savaient comment appaiser les tensions. Plus je restais plus ma haine grandissait en me remémorant les coups et les insultes.

Mon père adoptif, s'était assuré mon état végétatif en conservant mon passeport avec mon nom d'adoption (plus d'actualité de toute façon!!!, tout ces papiers étaient fictifs!) [ils ont depuis été jugés pour leur malversartions]

Je ne pensais plus qu'à une seule chose, partir par n'importe quel moyen...!!! 

Logiquement, j'ais rejoint le port d'Oran. Il fallait absolument que j'embarque sur l'un de ces bateaux porte-conteneurs à destination de l'Europe...!